Le stress au travail

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Définitions du stress

Les travaux sur le stress au travail sont nombreux. Ils débutent avec Selye (1956) qui le décrit selon trois types de réponses de l’individu face à un stimulus interne ou externe : biologiques, physiologiques et comportementales. Plus tard, Lazarus et Folkman (1984) parlent de réactions d’évaluation des perturbations via les ressources dont dispose le sujet (coping).  Aujourd’hui, Lancry et Ponelle (2004) reprennent une définition de l’OMS pour décrire le stress comme : ” un état perçu comme négatif par un groupe de travailleurs, qui s’accompagne de plaintes ou dysfonctionnements au niveau physique, psychique et/ou social et qui est la conséquence du fait que les travailleurs ne sont pas en mesure de répondre aux exigences et attentes qui leur sont posées par leur situation de travail “.

Coût du stress

Les différentes études montrent que nul n’échappe à ce fléau : cadres, employés, secteur privé, secteur public… Open Way a mis en place un baromètre du stress au travail : il est estimé à 6,6/10.

Au niveau organisationnel, les conséquences sont nombreuses : absentéisme, turn-over, échecs de recrutements, accidents de travail, démotivations, faible engagement, altération du rendement et du climat social, atteintes à l’image de l’entreprise… Les travaux prouvent même qu’il est plus avantageux pour l’entreprise de mettre en place un système de prévention : il vaut mieux prévenir que guérir.

Ces états de tension sont également coûteux à la société : selon l’INRS, les dépenses de l’Europe liées au stress au travail reviennent à environ 20 milliards d’euros par an, dont 2 à 3 milliards ont été versés par la France en 2007. D’autant plus que ces chiffres sont en nette augmentation car en 2000, les frais liés au stress s’élevaient à 830,3 millions d’euros.

Les différents types de stress

Actuellement, on dénombre trois types de stress:

  • aigu : il s’agit d’une réponse physiologique brutale et soudaine à un stimulus, qui repart aussi vite qu’elle est arrivée;
  • chronique : cela correspond à une longue exposition à un agent stressant qui entraîne des difficultés d’adaptation du sujet. C’est là que les problèmes de santé s’installent.
  • post-traumatique : suite à une expérience traumatisante – en général liée à la mort – les effets indésirables de cette expérience perdurent, entraînant des flashbacks, des attitudes obsessionnelles, des phobies ou encore des conduites addictives (alcool…). Certains domaines de profession sont plus touchés que d’autres comme par exemple les métiers de la défense publique (armée, police etc…).

Le stress a des conséquences sur le plan professionnel mais aussi relationnel comme par exemple l’altération de la position de domination sociale dans le sens où les victimes finissent généralement par être dominées dans tous types de situations (professionnelle, personnelle…).

Les facteurs du stress

Selon l’INRS, le stress trouve son origine dans différents facteurs regroupés en 6 catégories : dus à la tâche, à l’organisation, aux relations, à l’environnement physique et technique, à l’évolution sociologique et à l’environnement macro-économique.

On peut ajouter à cette liste d’autres détails tels que les phases de production intensive ou encore la trajectoire identitaire (début, milieu et fin de carrière), les changements (voulus ou infligés), les organigrammes défectueux, les changements de culture organisationnelle, la restriction de personnel etc…

Cet inventaire des agents stressants est non exhaustif car il évolue en fonction des différentes générations du monde du travail. Par ailleurs, il y a une interaction entre ces différents stresseurs qui permet une gestion plus ou moins forte du stress.

La gestion du stress

Des mesures ont été prises au niveau sociétal quant à ce mal. Pour éviter ses lourdes conséquences, deux types d’actions sont alors conseillées :

  • une intervention centrée sur le contexte de travail : suite à un diagnostic, un plan d’action est mis en place visant à rétablir les troubles liés à l’organisation comme par exemple, améliorer la communication, réduire les incertitudes etc…
  • une intervention centrée sur les salariés : les aider à comprendre, discerner et appliquer les différentes ressources et stratégies dont ils disposent. Cela peut passer par des formations, des méthodes d’adaptation cognitive (gestion cognitive du stress), la pratique d’activités physiques ou de la relaxation, etc…

A savoir qu’il est vivement conseillé de concilier les deux types d’actions car employés et entreprise sont indissociables.

Pour conclure, rappelons que les facteurs du stress sont durables, subis, nombreux et incompatibles. Les conséquences peuvent être durables voire fatales à l’individu comme à l’organisation. Et comme le souligne Bernard Salengro : ” le stress au travail tue plus que la cigarette “.

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Arnaud Knobloch
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