Ou comment le sentiment d’efficacité personnelle peut transcender nos performances ?
La volonté d’agir ?
Selon Bandura, le sentiment d’efficacité personnelle est impliqué dans toutes les actions de l’individu, quels que soient les domaines de celles-ci. Il ne s’agit pas, de la part de l’individu, d’un inventaire de ses aptitudes, mais d’un ressenti sur sa faculté à les exploiter. La réussite d’une action entreprise par l’individu est le fruit non seulement, et évidemment de son aptitude relative à la tâche, mais également de sa croyance en sa capacité à la réaliser. Le concept explore les phénomènes et processus qui sont impliqués dans les réussites ou les échecs, que des naïfs pourraient décrire comme l’objet d’une question de volonté, sous la voute des célèbres adages tels que « si tu croies en toi, tu y arriveras ». Carré (2003, cite Bandura), étaye cette idée et considère l’auto efficacité comme le fondement même de la motivation de l’individu. Bandura explique qu’une personne qui ne croit pas en l’obtention des résultats qu’elle désire n’a pas de motif pour agir ou persévérer. Il est vrai qu’il semble logique de ne pas s’engager dans une action qui, on pense, n’aboutira pas. De plus, Heutte (2004), décrit l’auto efficacité en tant que mécanisme central de l’agentivité, comme la force de conviction de l’individu à mobiliser sa motivation dans l’objectif d’atteindre une certaine performance.
Renforcer ou annihiler ?
Nous sommes en droit de nous interroger sur cette question de la motivation de par l’implication du sentiment d’efficacité personnelle dans l’action. En effet, l’être humain a notamment deux besoins fondamentaux, celui de se sentir compétent pour agir efficacement dans son environnement, et le besoin de sentir qu’il a du contrôle sur le résultat de ses actions. Elle induit également des distinctions dans la triade de Bandura, en précisant que la dynamique inclue des émotions engendrées par les scénarii de succès ou d’échecs induits par le sentiment d’efficacité personnelle ; émotions qui agiront rétrospectivement sur la motivation de base de l’individu, ce qui opérera par conséquent une inhibition ou un renforcement du comportement de l’individu dans le contexte donné.
Motivation n’est pas volition
Il n’est cependant pas pertinent d’inculquer au concept d’auto efficacité, une dimension théorique aboutissant à une nouvelle conception de la motivation, mainte fois traitée en psychologie sociale. Le concept serait plus à rapprocher de la volition, comme une variable qui agirait au moment où l’individu passerait du stade de la motivation, à celui de l’action. Le sentiment d’efficacité personnelle fonctionnerait comme un régulateur de la motivation qui entrainerait l’action ou l’absence d’action, voire même une action plus ou moins puissante.
Ce que nous retiendrons
- Pour chaque action, il existe un sentiment d’efficacité personnelle correspondant.
- Le sentiment d’efficacité personnelle a un effet, un impact sur l’action, une fois celle-ci entreprise.
- Le sentiment d’efficacité personnelle agit comme un régulateur dans l’action, il détermine en partie la force engagée par l’individu dans celle-ci.