Google : la face cachée de la lune

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De nos jours la mode est au Googlisme et de plus en plus nombreux sont les salariés rêvant de travailler pour le géant du web. Une récente étude place pourtant Google parmi les sociétés où les salariés restent le moins longtemps. Une entreprise à fuir ?

La société

Fondée en 1998 par Larry Page et Sergueï Brin dans la très connue Silicon Valley en Californie. Son premier produit qui reste aujourd’hui la vitrine de l’entreprise est son moteur de recherche au nom éponyme. Ce dernier reste invaincu sur le marché depuis une dizaine d’années et est régulièrement considéré comme étant en position de monopole.

Google s’est en 15 ans évidemment beaucoup étendu, créant à un rythme soutenu de nouveaux produits souvent innovants, parfois surprenants mais toujours réussis. L’entreprise Californienne est désormais la propriétaire de grands groupes (Motorola, YouTube, etc), est quatrième en terme de capitalisation à la bourse de New-York et possède le plus grand parc de serveurs au monde.

Le rêve

Qui n’a jamais rêvé d’avoir de la nourriture gratuite au travail, une piscine en accès libre, une salle de sport, un salon de massage et surtout 20% de votre temps de travail qui se transforme en temps libre ? C’est le pari qu’a fait Google en traitant ses employés comme des oeufs en gelée.

Cette liste n’est pourtant pas exhaustive et le nombre d’initiatives et d’installations destinées à améliorer le bien-être des Googlers (employés de Google) est impressionnante.

Google détient d’ailleurs le record de titres de champion du monde toutes catégories d’entreprises où il fait le meilleur vivre avec pas moins de trois médailles d’or à son actif. Son ascension économique semble inarrêtable et les médias n’ont de cesse de nous vanter le bonheur de ses employés.

Pourtant Google semble avoir des difficultés à fidéliser ses collaborateurs.

La réalité

Loin de l’influence du département marketing et communication de Google, le Business Insider nous livre une étude forte intéressante sur le classement des entreprises affichant les taux les plus élevés de Turnover.

Le Turnover est définit comme le temps moyen que passent les salariés à travailler pour une entreprise. Il est un indice de satisfaction de et de volonté de rester dans une entreprise quoi qu’il arrive.

Hissé à la quatrième place du classement, non loin du podium, Google atteint le score de 1,1 soit un peu plus d’une année révolue. L’entreprise partage la tête d’affiche avec Amazon un autre géant du web et deux compagnies Américaines d’assurances. Étrange pour une société réputée et récompensée pour son environnement de travail.

[blockquote author=”Katie Bardaro, lead economist at PayScale”]
Overall, employee loyalty is not what it used to be.
[/blockquote]

Malgré ses efforts, il semblerait que Google, comme beaucoup d’entreprises, ait du mal a faire la différence avec ses salariés. “Pour nous la devise c’est : attirer et retenir” confiait Susan Wuthrich, directrice des ressources humaines aux caméras de France Télévision. Une fois le taux de Turnover de Google en tête, cette phrase peut faire sourire.

Le problème ici n’est pas dans l’intention, assurément noble de Google de fournir à ses travailleurs un environnement plaisant, il se trouve dans l’écart entre la culture que pense avoir Google et celle qui est vraiment la sienne. Il n’est pas facile, lorsque l’on a la tête dans le guidon d’être objectif sur ce que l’on est réellement. Ainsi les entreprises convaincues d’avoir une culture d’entreprise X alors que leurs employés vivent dans une culture Y font légion.

Seul un audit réalisé par des professionnels peut fournir une étude complète de la culture d’une entreprise. L’analyse de la culture organisationnelle n’est pas une moyenne abstraite des impressions de la direction et de quelques employés et ne se limite pas en une mesure qualitative et sélective (il est très fréquent que des cabinets fassent un rapport sur la culture d’une entreprise en ne s’intéressant qu’à l’opinion des dirigeants et cadres supérieurs, ce qui est caduc). Cette analyse de culture ne doit donc pas être réalisée auprès d’un échantillon qui serait obligatoirement non représentatif de la réalité, elle doit s’intéresser à l’intégralité des collaborateurs. Enfin, l’expertise de la culture d’entreprise demande un travail important de psychologie sociale et de statistiques, structuré par des modèles scientifiques rigoureux.

L’étude originelle, expliquée et résumée dans l’article “Ranking America’s Biggest Companies By Turnover Rate” disponible à cette adresse : Turnover rates by company.

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Arnaud Knobloch
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