Le présentéisme pire que l’absentéisme ?

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À 3,84% en 2011, l’absentéisme dans les entreprises françaises est en constant recul depuis 2007 (Alma Consulting).

Ce ”bon” résultat met en évidence une tendance développée en France et cache les effets du présentéisme.

Le présentéisme qu’est-ce que c’est ?

Le présentéisme, c’est le fait de venir travailler même quand on sent que son état de santé nécessiterait de rester chez soi. Ses motivations sont diverses :

  • sentiment d’être indispensable ;
  • peur des représailles ;
  • respect d’une échéance ;
  • refus de voir son revenu baisser (dans les petites entreprises où il n’y a pas d’accord pour couvrir les trois jours de carence, dans la fonction publique où a été mis en place un jour de carence non rémunéré depuis début 2012).

Le présentéisme s’exprime sous différentes formes. Par exemple, on parlera de présentéisme si :

  • un salarié malade décide régulièrement de venir travailler au lieu de se reposer ;
  • un salarié prend l’habitude de finir à 21heure au lieu de 18h ;

Au Canada la question a fait l’objet de plusieurs recherches et celles réalisées en France donne des résultats similaires. 
Pratiquement quatre travailleurs européens sur dix sont allés travailler alors qu’ils étaient malades en 2010, selon l’enquête européenne sur les conditions de travail.

Qu’en-est-il en France ?

En France, il faut montrer qu’on est là, nettement plus qu’en Europe du Nord et beaucoup plus que dans les groupes anglo-saxons où c’est une marque d’incompétence que d’être encore là à 21 heures. De plus, il y a beaucoup de cadre en France et cette fonction est associée à des responsabilités élevées, au fait de devoir être efficace, à une forte présence et une forte disponibilité. Le niveau de chômage actuel accentue certainement cet tendance. En effet, à l’heure actuelle la concurence est rude et les offres de postes pas toujours abondante suivant les secteurs. De ce fait, on peut supposer que la peur de perdre son emploi contribue à ce phénomène de présentéisme.

Le présentéisme peut avoir différentes origines mais on peut faire le lien avec la tendance des DRH et des dirigeants à faire la chasse à l’absentéisme. Les coûts de l’absentéisme sont effectivement bien connu des gestionnaires alors que ceux du présentéismes le sont moins.

Finalement, même si l’intention est bonne, le présentéisme chronique est contre productif. Il vaut mieux prendre une journée de repos pour être plus efficace les autres jours plutôt que d’insister et d’être contre-productif toute une semaine.

Quels sont les symptômes du présentéisme ?

Selon Michel Vézina (conseiller médical en santé au travail, institut national de santé publique du québec) : perte de concentration, de mémoire et d’attention (oublis, erreurs), diminution du rythme de travail, sentiment de fatigue intense au travail, problèmes de ponctualité, relations difficiles avec les collègues, irritabilité, isolement, diminution de la qualité des services.
Précisons qu’il s’agit ici du présentéisme qui consiste à travailler plus qu’habituellement et que cette surcharge se maintient, voir augmente sur le temps.

Il y a d’autres formes de présentéisme comme le fait d’aller sur les réseaux sociaux pendant les heures de travail ou encore faire acte de présence sans s’impliquer (forme de contestation). Mais l’origine de ce type de présentéisme est différente.

Le coût du présentéisme

Michel Vezina a compilé des études américaines dans une Enquête québécoise sur des conditions de travail, d’emploi et de santé et de sécurité du travail (EQCOTESST) et il indique que ”le présentéisme coûte minimalement de deux à trois fois plus cher que l’absentéisme”. Certaines études font même état de dix fois plus !”.

Résultat, un salarié malade et qui travaille ne rapport en moyenne rien à son employeur. Au contraire, il lui coûte. En effet, un salarié malade est moins concentré, effectue un travail qui doit parfois être refait, communique mal etc. Ainsi, ces effets néfastes peuvent se répercuter sur l’ensemble de l’équipe, du service ou de l’entreprise suivant sa taille.

Comment agir sur cette problématique ?

Compte tenu de ce que l’on observe dans les entreprises, à savoir travailler sur la réduction de l’absentéisme, travailler au niveau de la culture organisationnelle peut permettre de résoudre cette question.

En effet, le présentéisme en France est fortement rattaché à la représentation du travail. On pourrait penser que c’est l’organisation qui met une certaine pression sur le manager pour être présent, mais pas seulement. C’est également la représentation du travail que se font les français qui conduit, en partie, à ce résultat.

Et comment mieux impacter les représentations et les comportements durablement qu’à travers la culture organisationnelle ? Chez Vadequa, la réponse est évidente. La culture organisationnelle est le produit de comportements, de procédés, souvent informels ; c’est pourquoi accompagner un nouveau comportement avec une culture et des valeurs correspondantes permet non seulement de véhiculer une nouvelle représentation du travail, mais aussi de véhiculer le même comportement chez les futures recrues.

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Arnaud Knobloch
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